
Comment faire?
Par Keith Reynolds | Aug 26 2016
En examinant les précédentes campagnes autour du VIH, ce rapport se veut un outil d’éducation auprès des lecteurs, des fournisseurs de soins de santé et des organismes communautaires. Il vise ainsi à favoriser un impact durable et plus positif pour les personnes vivant avec le VIH (PVVIH). Il recense les différentes actions communautaires et les campagnes de promotion de la santé, en faisant la critique de leurs aspects régressifs. Il formule également des recommandations qui contribueront, c’est du moins ce que nous espérons, à recentrer les initiatives futures en matière de soutien aux PVVIH et de résistance à la stigmatisation.
La mise au point de médicaments anti-VIH a permis à la science de sauver des vies et de changer la donne pour les PVVIH. En dépit de ces avancées médicales, pourtant, ces personnes continuent de souffrir des conséquences de la stigmatisation. La criminalisation du VIH et la représentation sensationnaliste par les médias des personnes qui vivent avec le virus entretiennent la peur collective à l’égard de ce dernier. La condamnation des victimes et le rejet moralisateur dont elles sont l’objet a pour effet de les diaboliser et de freiner les réactions de sympathie et de sollicitude à leur égard. Au lieu d’être traitées avec le respect et la dignité qu’on accorde à toute autre personne, les PVVIH se voient imposer le lourd fardeau de la stigmatisation, qui les prive de leur capacité d’agir et de leur humanité.
Pour pouvoir combattre la stigmatisation liée au VIH, il importe de comprendre son histoire et celle des réactions collectives qu’elle a suscitées. La stigmatisation est toutefois un phénomène complexe. Elle touche chaque collectivité d’une manière différente, si bien qu’aucun message ni aucune campagne ne sauraient être une panacée. En refusant de reconnaître cette réalité et d’adapter les initiatives en fonction des expériences vécues par les PVVIH, on s’expose à agir de manière inefficace, voire à reconduire la stigmatisation. Plutôt que de dicter aux gens leur manière de vivre ou le choix de leurs partenaires sexuels, ce rapport plaide donc pour la collaboration avec les PVVIH afin de déterminer avec elles leurs besoins. Ainsi, au lieu de perpétuer la honte, la société pourra mettre en place des solutions viables qui valorisent l’expérience de ces personnes.
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